Les frais diffèrent selon le mode de paiement utilisé : carte de crédit, carte de débit ou argent comptant. Voici des trucs pour limiter la facture.
Si vous planifiez un voyage à l’étranger dans les prochains mois, vous ne devriez pas seulement vous demander si votre horaire d’activités est trop chargé, si l’appartement que vous avez loué a l’air climatisé ou si vos deux tubes de crème solaire suffiront pour toute la famille. Vous devriez aussi prévoir la manière d’effectuer vos paiements une fois arrivé à destination. Car les frais peuvent être nombreux.
« Il faut établir une stratégie avant le départ pour ne pas céder aux sirènes locales », affirme Jean-Maximilien Voisine, président fondateur de Milesopedia, un site Web qui propose un comparateur de cartes de crédit et de programmes de fidélisation (par ailleurs partenaire de L’actualité pour la création de son propre outil de comparaison).
Les « sirènes » dont il parle, ce sont les bureaux de change situés dans des endroits touristiques, qui appliquent des taux gonflés, les guichets automatiques aux multiples frais ou encore les commerçants étrangers qui vous offrent de payer en dollars américains ou canadiens, en se gardant une cote au passage.
Résultat des courses, ce magnifique chandail vous rappelant le son des vagues, vendu 50 $ US, vous coûtera dans les faits (selon le taux de change actuel) 67,54 $ CA avec une carte de crédit sans frais de conversion de devises, 69,22 $ CA avec une carte de débit et encore un peu plus avec de l’argent retiré à un guichet automatique.
Si vous vous posez la question, il n’y a pas des taux de change, mais bien un taux de change pour chaque devise, qui évolue en continu selon l’offre et la demande sur le marché mondial. Il n’est pas fixé par une autorité quelconque, mais par le marché, et c’est le même pour tout le monde. Lorsque vous voyez différents taux de change à différents endroits pour une même devise, c’est donc que le bureau de change ou l’institution émettrice de la carte y ajoutent des frais (comme des frais de conversion, une commission, etc.).
Argent comptant, carte de débit ou carte de crédit : le choix de votre mode de paiement à l’étranger dépendra en partie du pays visité et des habitudes locales (dans les marchés en plein air et les taxis, il est souvent plus facile de payer comptant). Mais peu importe la formule, il est possible de limiter les frais.
En règle générale, il est préférable de payer vos transactions à l’étranger avec votre carte de crédit, lorsque cela est possible, soutient Jean-Maximilien Voisine. Vous obtiendrez le taux de change de Visa ou Mastercard, dont vous pouvez avoir une estimation en ligne. Vous devrez payer ce qu’on appelle des « frais de conversion », généralement de 2,5 %, auxquels il est difficile d’échapper, mais qui demeurent somme toute compétitifs comparés à d’autres options. Et vous accumulerez des points de récompenses si votre carte en offre.
« Il faut savoir que les frais de conversion sont compris dans le taux de change, donc ils n’apparaîtront pas sur votre relevé de carte de crédit. Les cartes qui ne facturent pas de frais de conversion auront un taux de change plus bas », explique Jean-Maximilien Voisine.
Pour éviter ces frais de conversion, vous pouvez vous procurer une des rares cartes de crédit qui n’en imposent pas (notre comparateur en recense quelques-unes). Attention toutefois aux frais d’adhésion annuels, qui peuvent être élevés et même atteindre dans certains cas quelques centaines de dollars par année.
Oh, et un truc à ne jamais oublier : si, au moment de payer avec une carte de crédit sur un terminal étranger, l’appareil vous propose d’être facturé en dollars canadiens ou en devise locale, optez toujours pour la devise locale. « Si vous choisissez le paiement en dollars canadiens, le commerçant va appliquer des frais de change qui seront désastreux. Ça peut être 3 % ou 4 %, mais ça peut monter jusqu’à 10 %, en plus des frais de conversion et du taux de change ».
Pour éviter les frais de conversion de devises, il y a une autre option : mettre la main sur une carte de crédit prépayée sans frais de conversion, que vous pouvez recharger à partir de votre compte de banque selon vos besoins, comme la KOHO ou la Visa prépayée CIBC AC sans frais de conversion.
Attention, il ne s’agit pas des cartes-cadeaux Vanilla Visa ou Mastercard que l’on peut acheter à la pharmacie ou au dépanneur (qui ne sont pas rechargeables et débitent des frais de conversion de devises de 2,5 %).
À la différence de la majorité des cartes de crédit « traditionnelles », les cartes prépayées offrent cependant peu ou pas de récompenses lors de vos achats.
Une autre option, la carte de débit, a ses avantages et ses inconvénients. Vous devrez payer des frais de conversion (généralement 2,5 %) comme avec une carte de crédit classique. Si vous voulez l’utiliser pour payer un dîner à l’étranger, il faut cependant que le terminal de paiement que vous tend le serveur soit compatible avec le réseau de votre institution financière. Par exemple, les clients de la Banque Nationale doivent repérer les terminaux des réseaux Cirrus, Maestro et NYCE. Gardez aussi en tête que votre institution financière peut vous imposer une limite de paiement quotidienne.
Finalement, si, par nostalgie ou par nécessité, vous désirez payer en argent comptant, soyez très vigilant. Selon David Dupuis, chargé de cours au Département d’économique de l’Université de Sherbrooke, il faut absolument éviter les bureaux de change situés dans les aéroports ou près des attractions incontournables, qui sont des attrape-touristes avec leurs taux très élevés. Selon la destination, il peut être intéressant de changer un peu d’argent avant le départ.
Une fois sur place, vous pouvez comparer les taux de différents bureaux de change en ville, ou encore retirer des sous avec votre carte de débit. Dans ce cas, le taux de change appliqué sera celui de votre banque québécoise, mais gare aux frais imposés : ceux d’accès au réseau (généralement trois dollars en Amérique du Nord et cinq dollars ailleurs dans le monde), ceux du guichet que vous utilisez (montant fixe, variable d’un appareil à un autre), en plus des frais de conversion de 2,5 %. Il est donc préférable de retirer une plus grosse somme que plusieurs petites, car les frais fixes sont facturés chaque fois.