La peinture espagnole est toute la production picturale de ce pays depuis les premières représentations des peintures rupestres du paléolithique, en particulier dans la grotte d'Altamira à l'art contemporain, dont l'une des figures principales est Pablo Picasso.
En effet, en Espagne, on trouve l'un des chefs-d'œuvre de la peinture espagnole du paléolithique dans la grotte d'Altamira. Ces peintures, découvertes en 1879, sont le premier ensemble pictural préhistorique de grande extension connu à l'heure actuelle. Une telle découverte détermine que l'étude de la grotte et sa reconnaissance soulève une grande polémique autour des conceptions acceptées dans la science préhistorique.
Le réalisme de ses scènes a provoqué, au début, un débat autour de son authenticité. Sa reconnaissance comme œuvre artistique réalisée par des hommes du paléolithique est un long processus qui aidera à définir les études sur la Préhistoire.
L'ensemble des grottes est actuellement reconnu comme patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco.
Gothique
La peinture gothique en Espagne se développe en quatre phases.
Du style gothique linéaire ou franco gothique, on note des vitraux, tels que ceux de la cathédrale de León. Des fresques murales ont survécu dans certaines églises, de même que des peintures sur table. Le travail de miniaturiste est remarquable, le chef-d'œuvre étant les miniatures illustrant le codex de l'Escurial des Cantigas.
Pendant le style italogothique ou trécentiste (seconde moitié du xive siècle), l'école siennoise est la plus influence auprès de la, au même titre que l'école florentine dans le royaume castille-et-léonais. Lors de cette phase, les peintres catalans sont les plus notables : Ferrer Bassa, Ramon Des torrents et les frères Jaume, Joan et Pere Serra.
Entrée dans le XVe siècle, l'Espagne adhère au style international avec des auteurs tels que les catalans Lluis Borrassà et Bernat Martorell ainsi que Dello di Niccolò Delli et Nicolás Francés (es) en Castille.
Le style flamand arrive en Espagne vers le milieu du xve siècle avec diverses écoles régionales : Lluís Dalmau et Jaume Huguet en Catalogne ; Jaume Baçó Escrivà et Juan Rexach à Valence ; Bartolomé Bermejo en Aragon et Jorge Inglés (es) et Fernando Gallego en Castille.
Moyen Âge
Le Moyen Âge espagnol est l'un des plus riches d'Europe, avec les deux grands courants : l'art roman et l'art gothique.
Renaissance
La peinture de la Renaissance en Espagne commence à Valence avec les peintres Fernando Yáñez de la Almedina et Hernando de los Llanos, influencés par Léonard de Vinci, et par Juan de Juanes, influencé lui par Raphaël.
Apparaissent ensuite en Castille les peintres Juan de Flandes et Pedro Berruguete, tandis que le fils de ce dernier, Alonso Berruguete, est déjà un peintre maniériste. L'extremeño Luis de Morales (1509-1586), appelé « el Divino » (« le Divin ») s'inscrit lui aussi dans ce mouvement. Sont également notables Juan Correa de Vivar et Pedro Machuca à Tolède et Alejo Fernández en Andalousie.
À l'époque de Philippe II, l'influence vénitienne marque Juan Fernández de Navarrete, appelé « el Mudo » (« le Muet », 1526–1579). À sa cour, le portraitiste Alonso Sánchez Coello (1531–1588) et son disciples Juan Pantoja de la Cruz (1553–1608) se font remarquer.
Art roman
En Espagne, on ne connaît aucun vitrail peint avant le xiiie siècle ; en revanche, plusieurs peintures murales de style roman et d'autres peintures sur table ont été recensées depuis le xie siècle, ainsi que des miniatures de codex de dates antérieures. Ces miniatures continuèrent d'être produites au cours du xiie siècle sans grande différence, si ce n'est une meilleure technique de dessin et une diminution de l'ornementation fantastique, ainsi qu'on peut l'observer dans le livre des Testaments de la cathédrale San Salvador d'Oviedo et dans d'autres codex de ce siècle.
Le baroque
L'époque baroque représente l'apogée de la peinture espagnole aussi bien de l'activité picturale que dans tous les arts : on la connaît ainsi sous l'appellation de siècle d'or espagnol. La peinture baroque en Espagne se caractérise par les natures mortes et les portraits, et par le grand nombre d'artistes actifs et d'intérêt. Le plus grand représentant de ce mouvement est Diego Vélasquez, génie de la lumière et de l'obscurité et principal portraitiste de l'époque ; il est considéré comme l'un des tout meilleurs peintres, aussi bien de son époque que de tous les temps — on le définit parfois comme le « peintre des peintres. »
D'autres peintres de cette époque sont remarquables, tels que Bartolomé Esteban Murillo, spécialisé dans la représentation de ses sujets contemporains avec un grand réalisme.
Les principaux représentants de la peinture religieuse sont Francisco de Zurbarán et José de Ribera, auteurs d'un grand ténébrisme, typique de l'époque.
Le Greco et Pacheco
Les deux maîtres de la Renaissance espagnole sont Le Greco et Francisco Pacheco.
Le premier, de son vrai nom Domenico Theotocopuli, est originaire de Crète mais est considéré comme un peintre espagnol. Il est le principal représentant de la peinture espagnole du xvie siècle et de toute la Renaissance. Il a peint à Tolède, où il vivait, ses œuvres les plus importantes.
Le second est un peintre maniériste et baroque primitif. Il est le maître de Diego Vélasquez (« le peintre des peintres ») et l'ami du Greco.